Au cœur de la région PACA, les oléiculteurs et les mouliniers sont en pleine effervescence en ce mois de novembre 2017. La qualité finale de l’huile d’olive extra vierge de France dépendra de plusieurs facteurs : la période effective de la récolte variable selon les variétés d’olive, la récolte d’olive saine et leur trituration rapide. Si le cru 2018 de l’huile d’olive du sud de la France, s’annonce excellent pour nos producteurs, les quantités, en revanche, risquent de ne pas être au rendez-vous.
La récolte des olives 2017-2018 a commencé en France : perspectives sur huile d’olive d’excellence devenue rare
Dans les plantations d’oliviers et les moulins de la région PACA, on s’active. C’est la période annuelle de la récolte des olives pour la production des olives de table et de l’huile d’olive. Mais il faudra attendre la fin décembre ou janvier 2018 pour déguster réellement l’huile d’olive de France nouvelle. En attendant, vous pouvez continuer à apprécier le cru 2017 en toute confiance jusqu’à fin 2018/début 2019 et profiter de Noël pour offrir des huiles d’olive des terroirs de France.
Si, cette année encore, nos producteurs sont pessimistes sur la quantité produite, ils annoncent, une huile d’olive de France d’excellente qualité. Les conditions climatiques ont été peu favorables au cours des 5 derniers mois. Les oliviers ont souffert d’une sécheresse prolongée. Le manque d’eau a des conséquences sur le rendement des olives. Elles sont plus petites et beaucoup tombent à terre durant l’été. L’année 2016/2017 avait été catastrophique avec pour conséquence, une demande très supérieure à l’offre. La succession de mauvaises récoltes depuis 2012 a conduit à la rareté de l’huile d’olive de France et à l’augmentation de son prix.
La qualité de l’huile d’olive de France du cru 2018 devrait être excellente, en raison de l’absence, cette année de la mouche de l’olive. La sécheresse a le mérite d’éviter le développement des larves. Les olives de nos producteurs AOC, AOP et bio sont superbes. Dans les oliveraies des collines au sol pierreux, elles sont restées petites mais elles sont belles et parfaitement saines. Dans les plaines, les olives sont gorgées de leur pur jus.
Petit retour sur histoire de l’olivier et de la production d’huile d’olive en France
Pour mieux comprendre la baisse de la production d’huile d’olive en France, il faut revenir sur son histoire. En France, l’olivier sauvage, appelé oléastre est présent depuis plus de 12 000 ans. La culture se développe à partir de 450 avant JC.
Au Moyen-âge, la principale utilisation de l’huile d’olive est religieuse mais elle sert également à l’éclairage, aux soins du corps, à la médecine et à l’alimentation.
Au XIXe siècle, à Marseille naîtra le fameux Savon de Marseille fabriqué principalement à base d’huile d’olive. Les moulins à huile se développent et presque tous les villages du Sud de la France ont leur propre moulin à huile. Mais l’huile d’olive va progressivement être remplacée par les huiles de tournesol et d’arachide aux prix moins élevés. Le pétrole et l’électricité remplaceront les lampes à huile. On ne trouvera plus d’huile d’olive française dans le Savon de Marseille.
Au XXe siècle, exode rural, 1ère guerre mondiale et gels successifs entraîneront une réduction de plus de 50% des surfaces oléicoles. En 1956, il reste 2,3 millions d’oliviers, sur les 23 millions d’oliviers que comptaient la France en 1866. Les recherches sur les bienfaits de l’huile d’olive débutées dans les années 1970, donne une nouvelle impulsion à la consommation d’huile d’olive en France. 900 000 oliviers seront plantés entre 1990 et 2000. A partir de 1994, seront créées les AOC.
En 2006, la France comptabilise 4,3 millions d’oliviers. Mais les oliveraies sont progressivement abandonnées en raison du vieillissement des producteurs. Le savoir-faire se perd et les méthodes de production n’évoluent pas. Parallèlement, l’agriculture raisonnée et biologique se développe. Mais les faibles récoltes de ces dernières années entrainent une incapacité à satisfaire la demande. La production française en 2016 ne couvre que 4% de la consommation d’huile d’olive en France.